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lundi 18 mai 2009

Les grands événements de la ville de Québec nuisent-ils au tourisme enrégion?

Les autres régions touristiques doivent-elles s’en faire avec les grands événements mis de l’avant par la ville de Québec?
 
Parlez-en en mal, parlez-en en bien, mais parlez-en! C’est probablement ce que le maire Labaume s’est dit lorsqu’il a terminé sa tournée des médias récemment. Et force est d’admettre qu’il dérange avec la programmation qu’il se promet d’offrir à Québec l’été prochain. Après avoir renouvelé sur plusieurs années le Moulin à images de Robert Lepage et convaincu Guy Laliberté et le Cirque du Soleil de se produire en permanence au centre-ville, tout juste avant le début du Moulin à images, le maire Labaume nous annonce qu’une prestigieuse exposition portant sur le corps humain sera offerte dans le vieux port. Il n’en fallait pas plus pour que des intervenants du milieu touristique expriment des mécontentements. Chez certains, la gratuité des événements de Québec pourrait en menacer d’autres en région pour lesquels des frais d’entrées sont exigés. Chez d’autres, la ville de Québec devrait demeurer sur son positionnement de « Capitale Nationale » et laisser à Montréal le soin de développer le volet culturel. Il y en a pourtant d’autres qui, comme le maire de Gaspé, voient d’un très bon œil la venue de ces projets d’animation à Québec. « Si les gens sont prêts à descendre jusqu’à Québec, ils n’auront qu’à poursuivre leur chemin jusque chez nous par la suite ». Curieux, il me semble avoir déjà lu une nouvelle à ce sujet mentionnant qu’une opération semblable menée l’été dernier par la région de Charlevoix n’avait pas vraiment porté fruit, une région pourtant très liée avec celle de Québec et beaucoup plus près que Gaspé! Souhaitons pour les gens de Gaspé que cela fonctionne cette fois-ci.
 
Mais a-t-on vraiment raison de croire que Québec va encore drainer chez elle toute la clientèle touristique l’été prochain? Encore faudrait-il que cela ait été vrai, parce qu’il semble que bien du monde en soit arrivé à cette conclusion pour expliquer leurs baisses de fréquentation la saison dernière. Alors comment se fait-il que l’hiver 2009 au Québec, si je me fie à certaines informations colligées ici et là, n’ait pas été beaucoup mieux que l’an dernier? Rien de spécial ne s’est pourtant déroulé à Québec à part le traditionnel Carnaval de Québec et les championnats du monde de Hockey.
 
À vrai dire, le portrait du tourisme au Québec a changé considérablement depuis les trois ou quatre dernières années. Je ne me mettrai pas à comparer notre offre touristique avec celle d'autres destinations internationales, de toute façon je ne m’y connais pas, mais selon certaines études que j’ai menées, le tourisme international, c'est-à-dire la clientèle provenant de l’extérieur du Canada, ne constituerait plus qu’environ 15 à 20 % du tourisme au Québec. Dans plusieurs marchés québécois, le tourisme américain par exemple a connu des baisses tellement fortes ces dernières années, que cette clientèle est passée de 12 % à 5 % en parts de marché! Et si on combine ces statistiques avec les hauts et les bas que connaît le tourisme étranger, puisque cette clientèle à l’été 2008 fut également en forte baisse, on arrive à la conclusion que le marché québécois demeure encore pour toutes les régions touristiques du Québec, le principal marché à courtiser. Alors qu’il y a quelques années, les Québécois représentaient 65 % du marché, ils font vivre maintenant l’industrie à plus de 76 %! Ho! Ho!
 
On ne peut évidemment pas attribuer ces changements structuraux à la tenue des festivités du 400e de la ville de Québec. D’autres facteurs sont à considérer. Bon, certaines personnes ont pu observer que la température imprévisible et instable qu’on a connue à l’été 2008, particulièrement lors des fins de semaine, a retenu beaucoup de monde à la maison. Et nous savons tous que l’annulation d’activités en raison de la température est néfaste parce qu’il est difficile, voir impossible de récupérer ces pertes d’achalandage, même s’il se remet à faire beau les jours suivants.
 
D’autres ont vu dans la force de notre dollar l’an dernier une opportunité de retourner faire des escapades sur la côte est américaine, chose qu’on avait cessé de faire les saisons passées pour les raisons inverses.
 
À mon point de vue, l’une des principales raisons pouvant vraiment causer tous ces chambardements, c’est la hausse du coût de l’essence combinée avec la crise économique mondiale. Avant que cette crise ne survienne au Québec, elle avait été pressentie bien avant nous en Europe et aux États-Unis. Il n’y avait que nous qui ne la voyions pas venir, alors qu’aux États-Unis des maisons de quartiers entiers étaient mises en ventes en raison de la conjoncture économique. Récemment sur mon blogue je mentionnais que le portrait de la consommation au Canada et au Québec était en pleine mutation : Statistique Canada annonçait en juillet 2008 que le prix de l’essence (+26,9%), les intérêts hypothécaires (+9%), les aliments achetés en magasin (+3 %, causée par les hausses des produits de boulangerie de +12,3 %), le mazout et autres combustibles (+49 %, mai 2008/07), n’étaient que quelques postes budgétaires des dépenses des ménages ayant contribué ces 12 derniers mois à une hausse de l’indice des prix à la consommation de 3,1 %. 10 mois plus tard, demandez au Québécois moyen quelles sont ses prédispositions face à des dépenses « extraordinaires » suite à la crise boursière et à l’insécurité qui règne actuellement. Je vous dirai qu’il n’y a pas que les ventes de « chars » qui sont en baisses, croyez-moi!
 
Lors des assises sur le tourisme tenues à Québec récemment, des pannélistes ont fait un constat qui a retenu mon attention. C’est monsieur Charles Lapointe, PDG de Tourisme Montréal qui l’a exprimé le mieux en mentionnant qu’en période d’incertitude économique, on doit s’efforcer de promouvoir notre produit auprès de nos clientèles de proximité. Ce qu'il est bon de faire pour la région de Montréal ne l’est peut-être pas pour d’autres régions ailleurs!
 
Cela m’amène à revenir à nos Québécois qui, comme je le mentionnais plus tôt, constituent le pain et le beurre de notre industrie touristique pour beaucoup de monde. Si on se réfère au tableau suivant qui présente la distribution des ménages au Québec par région économique[1], 26,09 % des ménages demeurent dans la région économique de Montréal, soit l’île de Montréal. De plus, si on considère la Région Métropolitaine de Montréal (RMR) qui inclut les couronnes nord et sud de l’île, on atteint 1 525 740 ménages, soit 47,87 % de la population du Québec! La région de la Capitale-Nationale ne compte quant à elle que 9,26 % des ménages au Québec.
 
Si on considère la RMR de Québec qui inclut les villes de Québec et Lévis en Chaudière-Appalaches, on y dénombrait en 2006 316 650 ménages pour 9,93% de la population du Québec. Il n’est donc pas surprenant que toutes les régions du Québec, incluant la ville de Québec, cherchent à courtiser les populations entourant la grande région de Montréal. La moitié du Québec y demeure. Rappelons-nous la déclaration de Monsieur Labaume lorsqu’il est arrivé à la rescousse du 400e. « Je vais aller rencontrer mon homologue Gérald Tremblay à la ville de Montréal et l’on va commencer par inviter les Montréalais à venir festoyer avec nous ». Sa cible est soudainement devenue l’ensemble des Québécois, particulièrement les Montréalais.

À mon avis, le maire Labaume venait d’être informé de ces données statistiques.
L’enjeu est donc différent dépendamment de la région qu’on veut promouvoir. Si on est à la tête de Montréal, il est légitime de promouvoir et de maintenir une image moderne de Montréal à l’international, mais on a également intérêt à garder son monde chez soi, puisque plus de 48 % de la fréquentation québécoise à des événements d’importance se déroulant à Montréal provient de sa région immédiate. Et si on est à la tête de Québec, comme de bien d’autres régions au Québec, l’idée est de convaincre les gens des régions environnantes de Montréal de venir nous visiter. C’est ce que le 400e à réussi à faire en quelque sorte, mais il y a un autre aspect qu’on oublie souvent de considérer dans nos analyses, c’est que les gens de Québec et de Chaudière-Appalaches sont demeurés chez eux pour festoyer et pour recevoir leurs amis de passage venus visiter Québec. Donc, le 400e a non seulement attiré des gens d’un peu partout au Québec, mais il a eu l’effet également de garder son monde chez elle.
 
Le 400e de la ville de Québec peut-il expliquer à lui seul les baisses de fréquentation ressenties en 2008 dans toutes les régions du Québec? Bien sûr que non. Croire en cette thèse, signifierait qu’on ignore l’impact des tous les autres facteurs pouvant influencer notre industrie touristique.  Dans quelle proportion alors ? Bien difficile de répondre également à cette question. Pour ce faire, il faudrait avoir des estimations de fréquentation des régions touristiques beaucoup plus précises que les chiffres fournis par Statistique Canada et le Ministère du Tourisme et des indicateurs sur l’achalandage des régions beaucoup plus précis que le taux d’occupation de l’hébergement. 
 
En attendant ce jour, il est toujours possible pour une région comme pour un attrait touristique d’obtenir des réponses précises à certaines de ces questions en réalisant chaque année pour son compte une étude de provenance de ses visiteurs. Le plan d’échantillonnage doit demeurer le même et refléter le portrait de la région le mieux possible, ce qui n’est pas très sorcier après tout.
 
Je ne crois pas que la tournure des événements favorise à court terme une reprise pour la prochaine saison touristique. Combien de temps cela va-t-il durer? Je ne le sais pas non plus, mais une chose est certaine, le profil des touristes de demain qui parcourront les régions du Québec  n’a pas fini de changer et seuls ceux qui seront à l’affut de ces questions sauront s’ajuster et mettre les chances de leur côté.


ROBERT HARMEGNIES MARKETING
Planification stratégique et Géomarketing 
955 Calixa-Lavallée bur 6
Québec, Québec
Canada, G1S 3H3
(Tel. 418.688-2777
(Cel. 418.580-3826
 

[1] Données 2006 de Statistique Canada.

lundi 4 mai 2009

Ventes et commerce de détail - Québec

 

Faire un diagnostic d'entreprise sur la situation de ses ventes et établir son potentiel de croissance dans un avenir rapproché n'est pas toujours chose facile. Les sources d'informations ne sont pas toujours fiables et la délimitation des zones commerciales imprécises. Dans les circonstances, il arrive régulièrement qu'on projette des ventes qu'on ne pourra jamais réaliser même en ayant un point de vente avec une offre impeccable. Un plan d'affaires négligeant cette réalité peut s'avérer néfaste pour l'entrepreneur et ses investisseurs.
 
Plusieurs facteurs interferent et doivent être pris en considération afin de bien comprendre les tendances de marché d'une ville ou d'une localité. La structure commerciale de l’offre est évidemment très importante; la composition et la nature des commerces en place (services et produits offerts), selon qu’ils sont situés dans des centres commerciaux ou sur rue, ou qu’ils soient encore regroupés dans des mégas centres en périphérie urbaine, viendront influencer directement le déplacement des populations sur le territoire, et par le fait même, leurs comportements d’achats.
Ventes et commerce de détail - Québec est une source d’information permettant à quiconque d’obtenir rapidement le profil de consommation
[1] des populations résidant dans la zone géographique de son choix, qu’elle soit des localités, des quartiers, voire des pâtés de maisons.
Que que vous soyez un petit commerçant ou une grande chaîne, un entrepreneur aguerri ou en devenir, situé sur une artère principale ou secondaire, dans un centre commercial ou sur rue, Ventes et commerce de détail - Québec établit clairement le potentiel d’affaires de votre commerce, vos parts de marché et celles de vos concurrents.
 
Pour obtenir plus d’informations, contactez-moi sans plus tarder :
 
Robert Harmegnies Marketing
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Cel. 418.580-3826
 


[1] Issu des dernières enquêtes sur le commerce de détail et de gros au Canada ainsi et sur les dépenses des ménages de Statistique Canada (Famex) actualisée et mise à jour avec les données de recensement 2006.
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