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dimanche 6 juin 2010

Le tourisme au Québec; performance par région touristique

En cette journée pluvieuse, mes lectures m’ont fait découvrir le cahier spécial sur l’industrie touristique au Québec « À l’heure des choix » publié dans le journal Les affaires (édition du 5 au 11 juin) et présenté par le Conseil québécois de l’industrie touristique www.cqit.ca. J’ai trouvé particulièrement intéressant ce cahier spécial puisqu’on y retrouvait les statistiques touristiques des 21 régions touristiques au Québec éditées par l’Association touristique associée du Québec http://www.atrassociees.com/cgi-ole/cs.waframe.singlepageindex  Je présume donc que ces statistiques s’approchent de la réalité et qu’elles ont été approuvées par chacune des régions concernées. (augmenter à 125 % votre navigateur web pour mieux lire les tableaux)

Pour ceux qui me connaissent, je me suis mis à jouer avec les chiffres et à essayer de leur donner un sens. Alors, voici dans ce tableau le fruit de mes jongleries statistiques. J’ai donc reporté le nombre de visiteurs et les recettes touristiques recensées dans chacune des régions touristiques et j’ai établi toutes sortes de ratios % pour tenter de faire parler les chiffres.
 
Ratio % de population des régions touristiques (3e colonne)
 
Je n’ai rien inventé en vous dévoilant ce ratio %. Tout le monde sait que les régions touristiques présentent un profil de population différent entre autres par le nombre de ménages qui les composent. J’aime bien cette unité de mesure, le Nb. de ménages, qu’on se doit de considérer constamment dans des études de marché ou dans des stratégies de ciblage de clientèles.  Encore là, personne n’est surpris d’apprendre que la région de Montréal par exemple, représente 26,09 % de la population au Québec avec ses 831 520 ménages. C’est d’ailleurs elle aussi qui présente la plus forte fréquentation  touristique avec ses 11 248 700 visiteurs. C’est un peu normal, vous me direz. En plus d’être la région la plus populeuse du Québec, celle-ci regorge d’attraits, d’événements, de festivals et d’un « night life » qui débordent nos frontières.
 
Indice de signification du Nb. de visiteurs par rapport à la population de la région (Nb. De Mén.) (6e colonne)
 
Ce qui peut devenir intéressant, parce que je ne crois pas tout connaître, c’est une évaluation de la force d’attraction d’une région lorsqu’on met en parallèle le Nb de visiteurs qu’elle reçoit par rapport à sa population. Quand je pense à cet indice, cela me remémore le festival western de St-Tite que j’ai commandité pendant des années en passant, lorsque j’étais au marketing chez Métro-Richelieu et chez IGA. Une petite localité de près de 4 000 âmes qui reçoit années après année plus de 500 000 visiteurs! Donc, selon mon indice de signification, ce festival obtiendrait une cote de 125 (500/4), c'est-à-dire qu’elle est l’hôte de visiteurs qui font 125 fois sa population! Convenons entre nous que c’est quelque chose et que cette statistique a un certain sens. Or, vue sous cet angle, la région de Charlevoix arriverait bonne première avec son indice de 68,59; cette région passablement rurale et vaste habitée de 12 225 ménages reçoit 838 500 visiteurs, soit l’équivalent de 68,59 fois sa population. Cet indice vaut ce qu’il vaut. Mais bon, je ne suis pas très surpris de voir apparaître les régions des Cantons-de-l’Est et des Laurentides parmi les premières régions. Qui n’aime pas visiter ces régions qui regorgent de lacs, de rivières et par le fait même de paysages magnifiques et d’une multitude d’activités de plein air à faire. Autres avantages pour elles, elles ne sont pas très éloignées de la Région Métropolitaine de Montréal, la région la plus urbanisée du Québec où on y retrouve beaucoup de monde qui doit rechercher un peu d’évasion. Il devient moins surprenant de voir Montréal descendre considérablement dans le classement. Oui certes, elle reçoit le plus de monde, mais elle ne peut tout de même pas aspirer à devancer sous cet angle les petites régions faiblement populeuses, mais fortement touristiques quand même! Ce qui m’étonne par contre, c’est le bon classement de régions comme le Centre du Québec et de la Mauricie d’un côté et la plus faible performance des régions de la Gaspésie, des Îles de la Madeleine, voire du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de Duplessis. Non pas qu’il n’y rien à faire et à visiter dans les deux premières par rapport aux trois autres, mais bon, c’est une perception de ma part qui s’avérait fausse ma foi!
  
Indice de signification ratio % des recettes touristiques par rapport à la population de la région (9e colonne)
 
Maintenant, regardons la performance des régions sous l’angle des recettes touristiques qu’elles obtiennent. J’ai reclassé cette fois-ci les régions en ordre décroissant selon leur indice de signification en regard du ratio % de leurs recettes touristiques versus la proportion de population de cette même région par rapport au Québec. Si on reprend notre région de Montréal, celle-ci engrange 27,31 % des recettes touristiques de la province devant la région de Québec 2e avec 20,66 % (ref. colonne 8). Malgré une dépense moyenne des touristes à Québec de 206 $, légèrement plus basse que celle effectuée par les touristes en visite à Montréal (212 $) (colonne 10), je serais porté à penser que l’impact économique des retombées du tourisme à Québec en raison de sa plus faible population que Montréal, est plus importante. Ne croyez-vous pas ? La même chose pour les Îles-de-la-Madeleine qui malgré son faible indice de ses visiteurs sur sa population (8,98) grimpe en 2e place en raison de la dépense moyenne très élevée de son tourisme à 1 075 $! Et c’est bien compréhensible, les îles sont très éloignées et c’est probablement l’une des régions où l’on y séjourne le plus en hébergement privé, c'est-à-dire en auberge, location de maisons, camping, etc. On s’entend, les Madelinots aiment bien recevoir leur famille et ami, mais y a toujours bien un boute! Et comme les Îles sont loin des grands centres, bien on doit y séjourner probablement plusieurs jours, en tout cas sur une plus longue période qu’on doit le faire en Montérégie, une région tout près Montréal où les gens doivent y faire régulièrement des escapades de courte durée, voire même des allers-retours (excursionnistes).
  
Ce dernier tableau est intéressant puisqu’il révèle en quelque sorte, selon une étude que j’oublie le nom, la proportion des nuitées faites hors de leur domicile par les populations des régions (6e colonne). Ainsi, 21,97 % des séjours au Québec en dehors de son lieu de résidence proviennent de la région de Montréal. Normale, comme nous l’avons vu précédemment plus de 26 % de la population y réside, mais il n’en demeure pas moins que les Montréalais sont pas mal plus casaniers que les gens de bien d’autres régions, comme celles des régions éloignées par exemple. Le chum de ma fille vient de l’Abitibi et je suis toujours surpris d’apprendre que sa gagne descend à Québec et à Montréal pour toutes sortes de raisons et souvent à part cela! Je me dis toujours wow! Y marchent ces jeunes-là! Puis, ma famille à moi du côté de mon père vient du Lac St-Jean et c’est la même chose. J’ai des tantes qui descendaient magasiner à Québec et à Montréal très régulièrement et je peux vous assurer que ce n’était pas nécessairement parce qu’elles ne trouvaient pas ce qu’elles désiraient à Chicoutimi. Pour elles, c’était du divertissement et une façon de sortir de leur isolement l’autre bord du Parc des Laurentides. Comme on peut le voir, les gens des régions éloignées aiment sortir de chez eux et d’autres comme en Chaudière-Appalaches, préfèrent demeurer rester à la maison.
 
Enfin, les trois dernières colonnes sont le nombre d’entreprises par région touristique brassant des affaires en tourisme desquelles j’ai établi comme le revenu moyen possible, qui se trouve à être les recettes touristiques divisées par ce Nb. d’entreprises. Encore là, cela peut ne pas vouloir dire grand-chose, mais bon, considérant le nombre très élevé d’entreprises œuvrant dans le secteur touristique à Laval (1 508), les revenus moyens par entreprise dans cette région sont l’un des plus faibles avec 78 249 $; souhaitons qu’il y ait plusieurs stands à patates frites dans ce profil parce que la rentabilité ne doit pas être facile à atteindre compte tenu de l’argent qui circule.
 
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Robert HarmegniesROBERT HARMEGNIES MARKETINGPlanification stratégique et Géomarketing 955 Calixa-Lavallée bur 6Québec, QuébecCanada, G1S 3H3(Tel. 418.688-2777(Cel. 418.580-3826
 
 
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